THOMERY, LE VOISINAGE DE LA DEMEURE ROYALE

 

Deux rois, à 25 ans de distance, ont été, l'un et l'autre séduits par le charme de Thomery.

 

On pense immédiatement à Henri IV, et au jeu de mots qu'on lui attribue, et dont on a voulu faire la devise du village : D'icy tout me rit. Mais avant lui, Thomery avait été découvert par François Ier.

Ces deux rois étaient l'un et l'autre des galants, et la tradition du village, qui a retenu surtout ce trait, tendrait à faire croire que Thomery n'était que la gentilhommière où ils venaient retrouver leurs favorites. Cette tradition raconte que c'est au cours d'une chasse de François Ier, arrivé au gué d' Effondré, il est charmé à la fois par la douceur du site et par la qualité du vin qu'il se fait servir et qui provient de la vigne du coteau, pour y construire sa maison de vigneron, qui va être le château des Pressoirs du Roi.

 

Cette propriété existe toujours, et fait maintenant partie, comme le coteau sur lequel elle est construite, de la commune de Samoreau, allait, en quelque sorte, devenir une dépendance du château de Fontainebleau, dans laquelle ce Prince venait, dit-on, faire les vendanges, entouré de jeunes et jolies vendangeuses, conduites par Anne De Pisseleu. Cette demeure Thomeryonne devait conserver cette fonction de gentilhommière royale, et Henri IV allait y installer Gabrielle D'Estrées.

 

Ces histoires galantes ont fait pendant très longtemps la notoriété de Thomery ; et la preuve en est la cantale, intitulée Les Bains de Tomeri, dont J. J. Rousseau parle dans ses Confessions, à propos de son arrivée à Lyon, en 1732...

 

Ce choix se porte sur Effondré qui devient en quelque sorte, le quartier résidentiel de Thomery. Parmi toutes ces demeures, la plus importante, et de beaucoup, est le château de la Rivière, construit par Roch Le Baillif, médecin et astrologue d' Henri IV, ayant à ce double titre présidé à la naissance du Dauphin Louis, en 1601 à Fontainebleau.

 

Ce château, par la personnalité de ses propriétaires successifs, allait être appelé à occuper une place de premier plan, et à supplanter le Château de Thomery. Cette prépondérance du château de la Rivière est particulièrement vraie lorsque, en 1710, il devient la propriété du Comte De Toulouse. A cette même époque, le château des Pressoirs du Roi appartenait au sieur de Reboullet, trésorier des Comtes De Toulouse et de Penthièvre...

 

A plusieurs reprises, Louis XV est venu au château de la Rivière, et on sait avec certitude qu'il y a séjourné en 1727 et en 1732. C'est à l'occasion de l'un de ces voyages, en 1726, qu'à été pavé le départ du chemin qui va du château de la Rivière au château de Fontainebleau, et que nous connaissons sous le nom d' Allée du Pavé du Prince.

 

A ce moment, c'est-à-dire en 1792, Thomery devient Commune du département de Seine et Marne, avec un Président du Conseil Général (ultérieurement appelé maire), de cette commune : Amand Leclerc.

 

Mais après l' Empire, l'influence des châtelains de la Rivière allait réapparaître ; les deux propriétaires successifs du château : en 1816, François Boursier, et en 1828, le Général De Ségur. Après lui, le château devient la propriété du Comte Henri Greffülhe, apparenté à la famille Ségur. Ce Comte Henri Greffülhe a donné son nom à la place de l'église de Thomery, pour avoir fait don à la commune de terrains lui appartenant, dans l'environnement immédiat de l'église.